• Grand prix des lectrices de Elle : " Body Blues " [ E. Boublil ]

     

     

    Grand prix des lectrices de Elle : " Body Blues " [ E. Boublil ]

     

    En 46 très courts chapitres, Elsa Boublil va nous livre le secret de sa vie. La petite fille de six ans qu'elle était va voir son existence basculer le jour où un adulte commet l'indicible.

     

     

     

    À travers son récit, à la première personne, elle va mettre des mots sur ce qu'elle a enduré en silence. Ce livre est un exutoire dans lequel elle va mettre des mots sur ses maux. Mais les mots la blessent, les mots déshabillent. La succession de phrases courtes, très ponctuées, résonne comme des impacts, montre son agitation interne. Ses questionnements sont sans fin. Elle doute de tout et préfère ne pas avoir une seconde à elle.

     

     

     

    De très courtes phrases, les idées clés, scandent le récit en fin de paragraphe. Elles reviennent de façon régulière comme un refrain et confèrent une certaine musicalité au texte. D'ailleurs, l'auteure est musicienne et passionnée de jazz. La musique a toujours été présente dans sa vie et dans celle de son père en particulier. Bien que le professeur de clarinette soit à l'origine de la morsure originelle. "Le jazz s'est interdit de nous plonger dans le plus profond ténèbres".

     

     

     

    Tout son récit est construit de la sorte sur les parallèles entre passé et présent. La radio fait partie intégrante de la vie de sa mère. C'est devenu pour elle un rêve d'enfant, "une douce utopie". Elle en a fait son métier "pour que maman l'écoute".

     

     

     

    Elle fait également le parallèle entre les mains baladeuses de son professeur de clarinette et son aversion pour les massages par exemple. Tout ceci met en lumière les 18 ans de psychanalyse et le travail déjà accompli. Seules les mains de Philippe la réconfortent. Pour elle, le mâle est le mal. Elle n'a d'ailleurs jamais connecté son corps à son cerveau. Mais Philippe est le premier et le seul pour qui elle soit normale. Elle nourrit une grande dépendance à son égard. Ses absences sont vécues comme des abandons. C'est pourtant lui qui l'incitera à coucher sur le papier ses maux.

     

     

     

    Ce livre vient clore un chapitre de sa vie pour en ouvrir à nouveau. Elle termine en disant "j'ai appris à dire non. Non."

     

     

     

    D'une lecture agréable et fluide, le livre est très plaisant bien qu'aborde y un sujet intime, très délicat et difficile à mettre en mots. J'ai parfois eu un peu de mal à me laisser transporter par le vécu traumatique de l'auteure, peut-être de par son extrême pudeur, mais c'est également ce qui fait la beauté et l'intérêt de cette œuvre.

     

     

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